Les Sassanides (première partie)
(les photographies sur fond rouge sont des illustrations. les autres sont issues de ma collection personnelle)
Buste d'un roi sassanide (Koshroès II) Musée du Louvre.
Dynastie qui régna en Perse du IIè siècle après J.-C. jusqu’à la conquête arabe en 651. Quatre siècles de règne sassanide, de 224 à 642 de notre ère, sont considérés comme l’âge d’or de la civilisation iranienne, et caractérisés par une grande dynastie, une religion et un art national.
La dynastie des Sassanides se présenta comme la véritable héritière des Achéménides et d’une culture authentiquement iranienne. Pour confirmer la continuité et la légitimité de cette dynastie, la tradition iranienne rapportait que Sassan, l’ancêtre éponyme, prêtre du temple d’Anahita à Persépolis était un descendant du dernier roi achéménide. Dans la légende du premier monarque sassanide, Ardashir I on trouve également des analogies frappantes avec celle de Cyrus le Grand. Les Sassanides s’efforceront de réanimer et de développer les anciennes traditions achéménides, qui ne s'étaient cependant pas éteintes avec les Parthes.
Le fils de Sâsâm, Pâpak, en persan Bâbek, fut roitelet de Khîr sur le lac Bakhtégan et obtint pour son propre fils Ardachir le commandement de la forteresse de Dârâbgerd. En 224, celui-ci se souleva contre le roi parthe Artaban IV. En deux décennies, il conquit un vaste territoire qui s’étendit jusqu’à l’Indus. Son fils et successeur, Shâpur I continua son oeuvre.
Pendant plus de quatre siècles, le royaume sassanide est l’équivalent de l’Empire romain, et, après sa scission, de celui de Byzance. Mais pendant près de quatre siècles également, les guerres étrangères et les luttes internes épuisèrent l’empire sassanide. Les combats avec Rome reprirent sous Vahram II et Shâpur II. Au Vè siècle, un nouvel ennemi apparut en Asie centrale, les Huns Hephtalites qui infligèrent une série de défaites aux Sassanides, tuant en 484 le roi Péroz. Après les règnes brillants de Khosroès I et Khosroès II douze rois se succédèront en quatorze ans. Le pouvoir de l’autorité centrale passa alors aux mains des généraux.
Lorsque les premières attaques des Arabes se déclenchèrent en 633, la Perse se trouvait considérablement affaiblie.
LA DYNASTIE SASSANIDE
Ardachir I fondateur de la dynastie
Drachme. Ar. 22,20mm. 04.10 g.
AV: Buste couronné d'Ardachir à dr., chevelure et barbe bouclées. Troisième couronne. légende en pehlvi:"adorateur de Mazda, le divin Ardachir, roi des rois d'Iran, issu des dieux".
RV: l'altar du feu divin. Les flammes s’élèvent au-dessus de la table, soutenue par un pilier central et deux colonnes en forme de pattes de lion avec des rubans qui pendent à l’extérieur. Traduction revers : (Le feu d’Ardachir).Gobl: SN III/
Ardashir, né dans un village proche d'Istakhr (près de Persépolis, en Iran/), était un fils cadet de Papak, roitelet de Khir, vassal du roi d'Istakhr, lui-même vassal du roi des rois parthe Artaban V (dynastie des Arsacides) et d'une certaine Rôdak selon l'inscription de son fils Shapur I.
Nommé gouverneur de Darabgerd (Darab, Iran), Ardashir se lance vers 211 ou 212 dans une série de guerres contre les roitelets voisins qu'il soumet ou remplace par des hommes à lui. Papak de son côté se révolte contre son suzerain le roi d'Istakhr, le tue et prend le contrôle du royaume. Papak meurt peu après et Ardashir se retrouve à la tête d'un puissant royaume en Perse, théoriquement vassal du roi des rois Artaban V.
Poursuivant l'unification de l'Iran (soumission de Kerman et d'Ispahan), il fonde sa nouvelle capitale royale à Gur (Firuzabad, Iran) et la nomme Ardashir-Khurreh (la gloire d'Ardashir) : ville parfaitement circulaire de 1950 m de diamètre dont les vestiges sont toujours visibles.
Mis en demeure de rentrer dans le rang par le roi des rois Artaban V, il dénonce son allégeance et répond par un défi. La rencontre entre les deux armées a lieu le 22 ou 28 avril 224 à Hormizdaghan (dans la région d'Ispahan ou plutôt dans l'Ahwaz, non loin de Suse). Secondé par son fils aîné Shapur, Ardashir triomphe des Parthes et tue son ancien suzerain Artaban V. La plus grande partie de l'aristocratie perse se rallie alors à sa cause.
Tétrachme. Bill. 28,08mm. 10.00 g.
AV: Buste d'Ardachir à dr. portant une tiare ornée de 3 rangs de perles et d'une étoile à 8 branches, chevelure et barbe longues. Troisième couronne. En pehlevi: "adorateur de Mazda, le divin Ardachir, roi des rois d'Iran, issu des dieux".
RV: l'altar du feu divin. Les flammes s’élèvent au-dessus de la table soutenue par un pilier central et deux colonnes en forme de pattes de lion avec des rubans qui pendent à l’extérieur. Traduction revers : (Le feu d’Ardachir). MITCH: ACW
Les différentes couronnes d'Ardachir I durant de son règne.
Drachme. Ar. 24,50 mm. 03.20 g.
AV: buste du roi couronné vers la dr., portant barbe et collier. Couronne à 4 merlons surmontée d'un globe. Rabats d'oreilles, chevelure à queue de cheval bouclée. 2 rubans d'attache à l'arrière de la couronne. Cercle unique de grénetis
RV: altar et gardiens armés et couronnés, visages tournés vers l'extérieur. Cercle unique de grènetis.
Fils d'Ardachir I, fondateur de l'Empire sassanide, Shapur fit ses premières armes aux côtés de son père lors de la bataille de Hormizdaghan en 224, au cours de laquelle Ardachîr renversa la dynastie parthe arsacide. De 226 — date du couronnement d'Ardachir à Ctésiphon — à 240, on ignore quel fut son rôle précis. A cette date, c'est sans doute lui qui dirigea la prise et la destruction de Hatra, en Mésopotamie. Le 12 avril 240, il est couronné Roi des Rois et règne en association avec son père. En 241, à la mort de ce dernier, il reste seul sur le trône.
Drachme. Ar. 24,80mm. 04.15 g.
AV: buste du roi couronné vers la dr, portant barbe et collier. Couronne à 4 merlons surmontée d'un globe. Rabats d'oreilles, chevelure à queue de cheval bouclée. 2 rubans d'attache à l'arrière de la couronne. Cercle de grénetis
RV: altar et gardiens armés et couronnés, visages tournés vers l'extérieur. Cercle de grènetis. Superbe revers.
Triomphe de Shapur sur les empereurs Philippe l'Arabe et Valérien en 260.
Shapur I épousa Gurdzad, une noble persane. Il eut avec elle quatre fils et une fille :
- Hormizd.
- Vahram.
- Shapur.
- Narseh.
- Casmak, princesse.
Hormizd I (272 à 273)
Il est le fils de Shapur I, pour le compte duquel il gouverne le Khorassan. Il est fait mention de son nom sous la forme « Oromasdès » pour la première fois lors des guerres de Shapur I contre Rome sous le règne du Tyran Cyriadès. Dans la tradition perse reprise par Tabari de l'histoire d'Ardashir I, Hormizd serait l'enfant d'une fille de Mithrak, un dynaste perse, que la famille d'Ardashir aurait tenté d'assassiner, les mages ayant prédit que de cette maison sortirait le restaurateur de l'empire perse. Seule la fille fut sauvée du massacre par un paysan et plus tard, Shapur I la remarqua et en fit sa femme. Hormizd I fut par la suite reconnu et protégé par Ardashir. De cette légende, partiellement préservée, les grandes conquètes de Shapur I sont attribuées à Hormizd. En réalité, il ne régna qu'un an et 10 jours.
Vahram I (273 à 276)
Second fils de Shapur I et successeur d’Hormizd I.
Sous le règne de son père il avait été roi vassal de Mésène. Le nom Vahram vient du terme persan Vahrahrän "victoire", représenté par la divinité zoroastrienne du même nom. D’après une inscription pahlavi, Vahram I était le fils et non le petit-fils de Shapur Ier (comme le prétendent des historiens grecs). La première référence à Vahram I apparait dans le monument du couronnement d’Ardachir Ier à Naqsh-e Rajab. Là, le futur roi des rois semble bien petit aux côtés de son grand-père et d’Ahura Mazda le dieu.
Il meurt apparemment de maladie en 276. Son fils, portant le même nom que lui lui succède alors.
Prônant le retour au zoroastrisme sous la conduite de Katir, Vahram I fait emprisonner Mani, le fondateur du manichéisme, et le condamne à mort. Mani survit à son persécuteur mais meurt néanmoins à la prison de Ctésiphon, en 277, peu de temps avant la date prévue pour son exécution. Des rumeurs prétendirent qu’il aurait pu fuir vivant, mais en réalité sa dépouille fut suspendue quelque temps au dessus d’une des portes de la grande cité de Shapur.
Sur les ordres de Vahram I, l’arrestation du prophète fut suivie de la persécution de ses disciples. Le manichéisme était alors relativement bien établi en Perse grâce à de nombreux prêtres sous la hiérarchie de chefs religieux, soit douze apôtres et soixante douze évêques. À peu près tous furent pendus sous l’influence du clergé zoroastrien sous Katir, qui considérait le manichéisme comme une hérésie et causa la mort ou l’emprisonnement de nombreux disciples.
Palais de Vahram à Shiraz
Drachme. Ar. 25,80 mm. 03,30 g.
AV: buste couronné du roi vers la dr. Couronne plate, ailée, surmontée d'un grand globe. Chevelure bouclée ramassée en chignon bouclé. Deux attaches à l'arrière de la tête. Barbe et collier. Boucles d'oreilles.
RV: altar et gardiens cuirassés et armés, couronnés, tournés vers l'extérieur. Symbole à gauche du feu. R
Pendant le règne de Vahram II, l'Empereur romain Carus (282 à 283) attaque les Perses et atteint Ctésiphon (en 283) et continue plus loin encore, mais meurt de maladie. Les Romains ont pu pénétrer aussi loin dans le territoire perse car Vahram II était engagé dans une guerre civile contre son frère Hormizd. Après la mort mystérieuse de Carus, les troupes romaines se retirèrent et Vahram put vaincre la rébellion.
Il eut un fils unique :
- Vahram III.
Vahram III (également transcrit Bahram III, en grec: Varanès III), fils de Vahram II, portait le titre de «Sagân Shâh» (roi de Sacastène). Il lui succède, mais ne règne que 4 mois avant d'être renversé par Narseh, fils de Shapur I, son grand-oncle, qui régnait sur l'Arménie et se révolte contre lui.
Narseh (dont le nom est parfois écrit Narsès ou Narseus) est le fils de Shapur I (241–272).
Narseh est cité dans la grande inscription de son père comme « notre fils le noble adorateur de Mazda, Narseh, roi de Sind, de Sacastène et de Tourène, jusqu'au bord de la mer ». Il apparaît ensuite après son frère Hormizd-Ardachir comme roi vassal d'Arménie de 273 à 279/280 puis d'Arménie orientale de 279/280 à 293.
Il fait son ascension au trône de Grand-Roi en tant que prétendant contre son petit-neveu Vahram III en 293 et devient bientôt le seul roi. Il attaque l'Empire romain, mais après avoir battu l'empereur Galère près de Callinicum sur l'Euphrate en 296, il est complètement défait en 297 et forcé à conclure un traité de paix, par lequel la Mésopotamie et cinq provinces de la rive gauche du cours supérieur du Tigre sont cédées aux romains et la souveraineté de ces derniers est reconnue sur le Royaume d'Arménie.
Cette paix, conclue en 297, dure 40 ans, jusqu'en 337. Narseh meurt en 302 et son fils Hormizd II (302–309) lui succède.
Il avait épousé une noble persane, Sapor-Doukhtak, dont il eut:
- Hormizd II, roi.
- Hormizd-Doukhtak (princesse).
Il avait épousé une fille du roi Kouchan de Gandhara dont il eut plusieurs enfants :
- Adhur-Narseh, roi;
- un fils (281-309), mis en prison et exécuté par les nobles favorables à Shapur II ;
- Hormizd, qui se réfugie à Constantinople.
Le roi épousa ensuite Ifra-hormazd avec qui il eut:
- Ardashîr II, roi;
- Shapur II, fils posthume et roi.
Adhur-Narseh (309)
Adhur-Narseh ou Adarnasès en grec.
Fils ainé de Hormizd II et de sa première épouse, une fille du roi kouchan du Gandhara. Il se fait remarquer par sa cruauté et est détrôné après quelques mois de règne.
Les nobles portent alors sur le trône Shapur II. Un de ses frères est aveuglé et un autre, Hormizd, est mis en prison pendant 13 ans par les partisans de Shapur II. Il réussit finalement à s'enfuir à Constantinople, avec l'aide de son épouse, à la cour de l'Empereur Constantin I le Grand (305-337).
À sa mort en 379, l'Empire Perse se trouvait considérablement plus grand puissant qu'au moment où il accéda au trône, les ennemis orientaux étaient pacifiés et la Perse avait repris le contrôle de l'Arménie.
Shapur II aura comme successeur son frère Ardachîr II, vraisemblablement très âgé, et qui ne régnera que 4 ans avant de disparaitre à son tour.
Shapur II épousa une noble persane du nom de Sithil-Horak, avec qui il eut peut être un fils et une fille :
- Yazdegird I, roi.
- une fille, qui épousa Khoshroès III d'Arménie.
Shapûr III
Selon Agathias il est le fils du roi Ardashîr II et père deVahram IV. Selon les auteurs modernes, il serait un fils de Shapur II. Durant son règne, la Perse demeura en paix avec l'Empire romain. Les ambassades avec Théodose étant pacifiques depuis 379 et la conclusion d'un traité qui abandonnait une grande partie de l'Arménie aux Sassanides, fit que les Perses purent avoir les mains libres sur leurs autres frontières où les tribus des Huns Hephtalites s'agitaient.
Il laisse un fils et successeur :
- Vahram IV.
Il est peut être également le père de Yazdegird I.
Vahram IV
Fils et successeur de Shapur III.
Durant son règne, la Perse demeura en paix avec l'empire romain. Le roi profita du calme à l'ouest de son empire pour régler les difficultés sur ses frontières nord et orientales avec les Huns Hephtalites. Il mourut tué lors d’une émeute de ses propres troupes qui l'encerclèrent et le tuèrent à coups de flêches.
AV: buste du roi à dr. portant couronne à ailes et surmontée d'un globe. Collier, chignon et boucles d'oreilles. Barbe. Texte en péhlevi sur le pourtour dans un cercle de grènetis.
Yazdgard I Ulathim (Le pêcheur) (étymologie: "fait par Dieu" Izdigerdes)
Agathias indique que Yazdegird est « le fils de Shapur » mais il n’indique pas clairement s’il s'agit de Shapur II ou de Shapur III ou d’un autre Shapur (fils de Shapur III par exemple).
Sous son règne, les chrétiens accrurent leur influence en Perse et forment une église semi-officielle. Certaines cités comme Nisibis devinrent entièrement chrétiennes, sous l'influence de l'évêque Maruthas. En effet, Yazdegird souhaitait s’émanciper des mages zoroastriens, des magnats nobles et de leur influence.
Les Romains l’apprécièrent autant que les Perses le détestèrent. Mais lorsque Abdas de Suse se vit adjoint à Maruthas âgé, celui-ci par la destruction d'un temple de Zoroastre, ruina le crédit des chrétiens auprès de Yazdegird. Le roi entra dans une colère violente lorsqu'il vit son autorité remise en cause par l'évêque Abdas qui refusait de rebâtir ce temple. Il décida de détruire toutes les églises de Perse, ce qui dégénéra en persécutions durant les quatre dernières années de son règne.
En 414, le roi d'Arménie Vram Shâhpouh meurt en laissant le trône à un enfant de dix ans. Yazdegird relacha alors un dénommé Koshroès, que son prédessesseur avait enfermé dans la forteresse d'Oblivion, afin de le placer sur le trône de ce pays. Mais ce dernier décéda peu après et Yazdegird décida de placer alors son propre fils Shapur à la tête de l'Arménie.
Quand Shapur entendit que son père venait d'être atteint d'une maladie incurable en 419, il se précipita à Ctésiphon afin de réclamer le trône des Sassanides. Mais le conflit qui s'ensuivit entre lui et son frère Vahram tourna à l'avantage du dernier. Vainqueur, il prit le nom de Vahram V. Quant à Yazdegird I, il mourut assassiné peu après au Khorasan par des nobles persans.
Il avait épousé Sochandoukht, fille d’un exilarque juif vassal de la Perse, dont il eut deux fils :
- Shapur de Perse, Roi d’Arménie;
- Vahram V, roi.
Prétendant au trône sassanide sous le nom de Shapur ou Châhpûhr IV en 421 et roi d'Arménie de 415 à 421. Il est le fils aîné du roi Yazdegird I.
À la mort du roi Khosrov IV d'Arménie, la cour perse prend la décision de donner la couronne royale d'Arménie au fils aîné du roi Yazdegird I au lieu de la remettre au jeune neveu du défunt Artachès. Il s'agit en fait de constituer un apanage à l'héritier d'Iran dans la perspective d'une annexion future de l'Arménie. L'historien Moïse de khorène rapporte diverses anecdotes sur les relations du jeune roi sassanide avec les fiers nakharark arméniens.
La mort de Yazdegird I en 421 interrompt l'exécution de ce programme. Le prince Châhpûhr quitte précipitamment l'Arménie pour aller revendiquer le trône de Ctésiphon sous le nom de règne de Shapur IV. Il est tué par les nobles et c'est son frère cadet Vahram V Gûr qui, après une guerre civile d'un an, s'empare de la couronne.
Koshroès "l'usurpateur" (420)
Cousin éloigné des rois Shapur IV et Vahram V.
Il est proclamé roi par un parti de nobles après le meurtre de Shapur IV. Vahram V au terme de la guerre civile qui s'ensuivit, ayant entrepris le siège de la capitale Ctésiphon avec l'aide du roi arabe Al Mundhir, Khosroès accepta de se retirer pacifiquement devant lui.
VAHRAM V
Drachme. Ar. 28,65 mm. 04.15 g. Atelier: Media.
AV: buste du roi à dr. portant couronne surmontée d'un globe et croissant. Collier, chignon et boucles d'oreilles. Barbe courte. Texte en péhlevi dans un cercle de grènetis.
Fils de Yazdgard I et de Soshandoukht, fille d’un Exilarque juif. Père de Yazdegird II Sipahdost.
Il s’empara du pouvoir face à son frère aîné Shapur et aux grands de Perse grâce à l’aide de Al Mondir, dynaste arabe de Hira. Dynamique, il avait des goûts particuliers pour la chasse (d'où son surnom, qu'il aurait reçu après avoir tué un onagre), les arts et la poésie.
Les persécutions contre les chrétiens continuèrent sous son règne et nombre se réfugièrent dans l'empire romain d'Orient. Varham V demanda que les fugitifs lui soient livrés, mais Théodose II refusa, et la guerre fut déclarée dès 420. Elle débuta par plusieurs défaites perses et de nombreux prisonniers tombèrent aux mains des Romains d’Orient qui s’avancèrent jusqu’à la province d’Azarène qu'ils ravagèrent. Puis, ce fut Nisibis, en Mésopotamie, qui fut assiégée par les Romains d’Orient. Vahram décida alors de porter le gros de ses troupes sur cette ville. En dépit du nombre, les Perses (et de nombreux Turcs achetés) furent sévèrement défaits.
Lors d’un combat singulier fréquent dans la tradition sassanide, il opposa son champion à un Goth romanisé qui le tua. Vahram dut alors demander la paix. Elle fut signée en 422 avec Théodose II pour cent ans et les chrétiens eurent à nouveau la liberté de culte (en contrepartie, les zoroastriens obtinrent le même droit dans l’empire romain). Il rebâtit de nombreux temples zoroastriens en Perse. En 427, il eut à faire face à une attaque des Huns Hephtalites depuis l’Asie centrale. Il les vainquit et étendit son influence sur ce secteur. Il déposa le roi d’Arménie Artachès IV et en fit une province de l’empire en 428.
Il avait épousé une noble persane du nom de Sapinud, dont il eut un fils unique :
- Yazdegird II, roi.
AV: buste couronné de Yazdegird II à dr. portant chignon bouclé et boucles d'oreilles.
Au début de son règne (17 ans et 4 mois), Yazdegird II attaqua rapidement l'Empire romain d'orient avec une armée composée de diverses nations, dont ses alliés indiens, afin d'éliminer la menace d'une reconstruction romaine, – les Romains avaient construit des fortifications dans le territoire perse voisin de Carrhae, en anticipation des expéditions qui seraient faites. Les Romains furent pris par surprise et seule une forte inondation empêcha les Perses d'avancer plus loin en territoire romain. L'empereur byzantin Théodose II (408–450) demanda la paix et envoya personnellement son commandant au camp de Yazdegird II. Dans les négociations qui suivirent en 441, les deux empires promirent de ne plus construire de fortifications dans les territoires frontaliers. Yazdegird II, bien qu'ayant l'avantage à ce moment-là, ne fit pas de demandes supplémentaires aux Romains à cause d'incursions des Kidarites en Parthie et en Chorasmie. Il rassembla ses forces à Nishapur en 443 et lança une campagne prolongée contre les Kidarites. Après de nombreuses batailles, il les repoussa au-delà de l'Oxus en 450.
Pendant sa campagne orientale, Yazdegird II eut de plus en plus de soupcons contre les chrétiens dans l'armée et la noblesse et en chassa un certain nombre. Il les persécuta ensuite et, dans une bien moindre mesure, les juifs. Poussant encore plus loi sa politique pro-zoroastrienne, il écrasa un soulèvement d'Arméniens chrétiens à la bataille d'Avarayr le 2 juin 451. Le Patriarche Hovsêp Ier de Holotsim et dix ecclésiastiques mis en prison furent exécutés trois ans plus tard.
Durant ses dernières années de règne, Yazdegird II s'engagea encore contre les Kidarites jusqu'à sa mort en 457. Hormis ses politiques religieuses strictes et la persécution des minorités, ses sujets le voyaient comme un dirigeant juste et modéré.
Il avait épousé une noble persane du nom de Dînak, avec qui il eut trois fils :
- Hormizd III, roi;
- Péroz I, roi;
- Valash, roi.
Hormizd III (457 à 459)
Pendant la guerre civile la régence fut exercée à Ctésiphon par la mère des deux princes Dînak (Denagh) avec le titre de "Reine des reines". Péroz est préféré par le clergé zoroastrien et bénéficie du soutien des grands féodaux. Hormizd III est attaqué près de Revy, puis finalement battu et fait prisonnier par Péroz avant d'être exécuté.
Il fut peut-être le père de:
- Balendukt, reine d'Ibérie.
Péroz I
Péroz tâche de maintenir la paix avec l'Empire byzantin et réussit convenablement dans cette tâche. Cependant, il essaie aussi de contrôler les Huns Hephtalites, qui ont commencé à conquérir l'est de l'Iran. Les Romains le soutiennent en lui versant des tributs ; mais toutes ses guerres ont un résultat désastreux. Il est même fait prisonnier et doit donner son fils Kavadh comme otage aux Hephtalites pendant deux ans avant d'être capable de payer une très forte rançon.
Les Hephtalites envahissent et pillent l'est de la Perse pendant deux ans. Un noble perse d'une vieille famille de Karen, Zarmihr (ou Sokhra) rétablit l'ordre. Il aide Valash (484–488), un des frères de Péroz I, à monter sur le trône.
Balash (chez les auteurs grecs, Balas; forme plus récente du nom parthe Vologèse) est le frère et successeur de Péroz I (457–484), qui meurt dans une bataille contre les Hephtalites (Huns blancs) qui ont envahi la Perse par l'est.
On sait peu de choses du caractère de Valash, mais il est perçu par les sources orientales comme un souverain débonnaire et tolérant. Il étend sa tolérance au christianisme, ce qui lui vaut une bonne réputation auprès des auteurs chrétiens. Il semblerait néanmoins que Valash n'ait été qu'un prête-nom au puissant noble Zarmihr qui exerce la réalité du pouvoir.
À l'annonce de la mort de Péroz I, les généraux perses de Persarménie s'empressent d'aller à Ctésiphon pour peser sur l'élection du nouveau souverain. Cela permet à l'Arménien Vahan Mamikonian de libérer l'Arménie de l'influence sassanide.
Étant donné la situation de faiblesse dans laquelle se trouve la Perse, Valash ne peut pas envisager une reconquête militaire de l'Arménie. Il est ainsi contraint de faire des concessions : le christianisme est désormais toléré en Arménie perse et une grande autonomie politique est accordée aux seigneurs arméniens.
En 485, Valash nomme Vahan Mamikonian marzban de Persarménie. Le soutien arménien lui est précieux dans sa lutte contre son frère Zarer, prétendant au trône.
La tradition iranienne reprise par des auteurs comme Ferdowsî a imaginé une guerre de revanche menée contre les Hephtalites. Le résultat en aurait été une paix honorable pour les Sassanides. La réalité est bien moins glorieuse. Les Hephtalites occupent les provinces orientales de l'empire dont les villes de Merv et Hérat. De plus, ils imposent un lourd tribut annuel aux Sassanides. Ces difficultés financières entraînent principalement l'impossibilité de reconstituer l'armée, très affaiblie par les défaites de Péroz I.
Une demande d'or faite à l'empereur romain Zénon essuie d'ailleurs un cinglant refus de la part de ce dernier.
Valash s'avérant incapable de redresser l'empire, la colère des nobles s'intensifie. En 488, il est aveuglé et déposé, sans doute à l'instigation de Zarmihr. Le fils de Péroz, Kavadh I, est alors placé sur le trône.
AV: buste du roi à dr. portant collier, boucles d'oreilles, barbe et couronne surmontée d'un globe sur un croissant. Croissant frontal. Cercle de grènetis.
Il est le fils de Péroz I et monte sur le trône en 488, pour être détrôné en 496, parce qu’il voulait, dit-on, selon les idées du mazdakisme, mettre en commun les femmes dans ses États. Il est interné dans la prison de l’Oubli (prison d’Oblivion). Quatre ans plus tard, il retrouve son trône et règne pour une nouvelle période de trente ans qui s’ajoutent à ses onze premières années.
Il est mis sur le trône par les nobles ayant renversé et emprisonné son frère Kavadh I, jugé trop favorable aux idées subversives des Mazdékites. Mais Kavadh I, appuyé par les Huns Hephatlites auprès desquels il a trouvé refuge, l'attaque et Zamasp abdique puis rend le trône à son frère.
Zamasp est à l'origine de la lignée des princes de Tabaristan qui adoptent l'Islam depuis son descendant direct, Gil Gavpare (647-660), fondateur de la dynastie locale des Gavparehides (647-1597).
Drachme. Ar. 27,52 mm. 04.10 g. Règne 2. An 33 du règne.
AV: buste du roi à dr. portant couronne surmontée d'un globe sur croissant et croissant frontal. Larges ailes de chaque côté de la couronne. Etoile à dr. et à g. de la tête. Cercle de grènetis.
Kavadh I fit d’abord avec quelques succès la guerre à l’empereur Anastase en Arménie et en Mésopotamie ; mais fut ensuite battu par Bélisaire et forcé à demander la paix. Il meurt le 13 septembre 531.
Drachme. Ar. 27,70 mm. 03.75 g. Règne 2. Atelier KA (Karzin, Fars). An 40 du règne.
Ka'us, mort vers (530/537) est le grand-père de Bau prince d'une partie du Mazandaran (655-679) qui après avoir adopté l’Islam est à l'origine de la dynastie locale des Bawendiyés (665-1006).
Drachme. Ar. 28,45 mm. 03.80 g. Règne 2. Atelier: AH, Hamadan, Média. An de règne: 36 (?)
Drachme. Ar. 28,85 mm. 04.10 g. Règne 2. Atelier: DYNAW province et région incertaines. An de règne: 10 (?)
Plus connu sous le nom de Anushirvan, persan : انوشيروان signifiant l'âme immortelle), mais également connu comme Anushirvan le Juste (انوشیروان عادل, Anooshiravan-e-ādel), Koshroès I était le fils favori et le successeur de Kavadh I et un roi célébré de la dynastie sassanide. Il posa les fondations de nombreuses villes nouvelles et de palais, les routes commerciales furent réparées et de nouveaux ponts et barrages furent construits sous son règne. Koshroès I, encourage les arts, et les sciences furent florissants en Perse. L'Empire sassanide sera alors à l'apogée de sa gloire et de sa prospérité. Son règne, ainsi que celui de son père et de son successeur Koshroès II (590–628) sont considérés comme un second âge d'or de l'Empire sassanide.
D'après une source, Koshroès I serait le fils de Kavadh I et d'une paysanne. A ce titre, il était originellement considéré comme indigne d'hériter du trône de son père. Ses frères contestaient son accession, Koshroès les fit donc tuer. Il avait une très grande influence sur son père Kavadh et l'aida dans les pires situations de son règne. Il était aussi à l'origine de beaucoup des décisions prises par lui.
Koshroès I conclut une paix éternelle avec l'empereur byzantin Justinien (527–565), qui voulait avoir les mains libres pour la conquête de l'Afrique et de la Sicile. Mais ses succès contre les Vandales et les Goths causèrent la reprise de la guerre par Koshroès en 540.
Il envahit la Syrie, ramène les habitants d'Antioche jusqu'à sa résidence, et leur construit une ville à côté de Ctésiphon qui prendra le nom de Koshrau-Antioche ou Chosro-Antioche. Pendant les années suivantes, il combat successivement en Lazique ou Lazistan (l'ancienne Colchide) durant la guerre lazique, sur la mer Noire et en Mésopotamie.
Koshroès I "Anushîrvan" (531 à 579)
Les Byzantins, bien que menés par Bélisaire, ne purent pas grand chose contre lui. En 545, un armistice fut conclu, mais la guerre Lazique continua jusqu'en 557. En 562, une paix fut conclue pour cinquante ans, dans laquelle les Perses laissaient la Lazique aux Romains, et promettaient de ne pas persécuter les chrétiens, à condition que ceux-ci n'essaient pas de faire du prosélytisme auprès des zoroastriens; à l'inverse, les Romains devaient encore payer des tributs à la Perse.
Pendant ce temps, à l'est, les Hephtalites avaient été attaqués par les Turcs (Köktürks). Koshroès I s'unit avec eux et conquit la Bactriane, alors qu'il laissait les terres au nord de l'Oxus aux turcs. De nombreuses autres tribus rebelles furent assujetties. En 570 environ, les dynastes du Yémen, qui avaient été soumis par les Éthiopiens d'Aksoum, s'adressèrent à Koshroès I pour lui demander de l'aide. Le roi envoya une flotte avec une petite armée sous les ordres de Vahriz, qui expulsa les éthiopiens. Depuis cette époque, jusqu'aux conquêtes de Mahomet, le Yémen était vassal de la Perse, et un gouverneur persan y résidait. En 571, une nouvelle guerre avec Rome éclata en Arménie, dans laquelle Koshroès I conquit la forteresse Dara en haute Mésopotamie, envahit la Syrie et la Cappadoce et revient avec un large butin. Durant les négociations avec l'empereur Tibère II (578–582), Koshroès I meurt en février ou mars 579 et est remplacé par son fils Hormizd IV (579–590).
Sous les auspices de Koshroès I, de nombreux livres furent amenés d'Inde et traduits en Pehlvi. Certains de ceux-ci trouvèrent leur voie dans la littérature du Monde islamique. Son célèbre ministre Burzoe traduisit le Pañchatantra indien du sanscrit en pehlevi (moyen-persan) et l'appela Kalîleh va Demneh qui fut ensuite transmis depuis la version perse en Arabie et en Europe.
Il semble avoir été un monarque impérieux et violent, mais non sans grandeur de cœur. Quelques histoires caractéristiques sont racontées à son propos par Tabari. Les sympathies de son père allaient aux nobles et aux prêtres. Hormizd IV, quant à lui, protégea le peuple et introduisit une discipline sévère à la cour et dans l'armée. Quand les prêtres demandèrent à persécuter les chrétiens, il déclina en arguant du fait que le trône et le gouvernement ne seraient sûrs que s'ils gagnaient le soutien des deux religions concurrentes. La conséquence en fut qu'Hormizd IV s'attira une opposition sévère dans les classes dirigeantes, qui causa de nombreuses exécutions et confiscations.
Quand Hormizd IV accéda au trône en 579, il tua ses frères. De son père, il hérita d'une guerre contre l'Empire byzantin à l'ouest et contre les Turcs à l'est. Les négociations de paix avaient à peine commencées avec l'empereur Tibère II qu'Hormizd refusa de céder quoi que ce soit des conquêtes de son père. Les récits faits sur Hormizd par les auteurs byzantins, Théophylacte Simocatta, Menander et Jean d'Éphèse, qui donnent une description détaillée de ces négociations, sont loin de lui être favorables.
En 588, le général d'Hormizd IV, Bahram Chûbin (qui devint le roi rival Vahram VI), battit les Turcs, mais fut lui-même battu l'année suivante (589) par les Romains; quand le roi le démit de ses fonctions, il se rebella avec son armée. Ce fut le signal d'une insurrection généralisée. Le 6 février 590, les grands déposèrent et firent aveugler Hormizd IV et proclamèrent roi son fils Koshroès II. Les sources ne sont pas d'accord sur la façon dont Hormizd fut tué: Théophylacte Simocatta dit que Koshroès le tua peu de jours après qu'il fut aveuglé; l'historien arménien Sebeos dit que ses propres servants le tuèrent.
Hormizd IV laisse plusieurs fils dont :
- Koshroès II, roi.
- prince Kavadh, père de Koshroès III;
- prince Merzeban ancêtre de la lignée des Shahs musulmans du Shirvan.
AV: buste du roi à dr. portant boucles d'oreilles, collier, barbe et couronne surmontée d'un globe avec croissant frontal. Chignon. Etoile de chaque côté de la couronne. Nom du roi à dr. Croissant au dessus de son épaule à dr. Cercle de grènetis.